C’est tout bête comme les idées surviennent.
Avec l’anniversaire du confinement qui s’approche, j’ai pensé au verbe renaître.
Renaître m’a conduite aux mots Qui naît.
Et qui naît m’a conduite à Quinet comme Edgar.
Alors je vais vous raconter en plusieurs épisodes du lundi l’histoire de ce fameux Edgar Quinet né en 1803 à Bourg-en-Bresse au N° 37 de la rue alors que j’ai passé mes jeudis d’enfance au N° 39 rue Samaritaine.
Extraits du livre De la modernité d’Edgar Quinet, collectif publié en décembre 2002 dont j’ai écrit le chapitre Un enfant de la Bresse.
« Le talent, le génie même ne sont que des promesses. Il y faut joindre l’étoile ; où elle manque, tout manque ».
Qu’est devenu Edgar Quinet dans la mémoire bressane, sinon une rue que l’on baptisa de son nom ?
A l’aube du bicentenaire de sa naissance, de nouveau l’on s’intéresse à celui qui fut, à un moment donné, l’ami du peuple, un homme de sagesse, un humaniste, un républicain engagé et un militant laïc.
Ce fut un visionnaire aussi. Mais lorsque le gros du peuple est à mille lieux de quelque idée insolite, jugée utopiste, il lui tourne le dos. Les plus belles pensées, les meilleurs travaux ne sont pas notoires. Ils ne sont pas pour autant ensevelis puisqu’ils participent, d’une façon ou d’une autre, à la pérennité. Est-ce dire que l’esprit si original qu’il soit n’est perçu que hors du temps ?
« Le talent, le génie même ne sont que des promesses. Il y faut joindre l’étoile ; où elle manque, tout manque ». Ainsi s’exprima Edgar Quinet en évoquant son père qui, à son avis, ne reçut pas la reconnaissance méritée pour ses importants travaux scientifiques. Forcené du travail, génie à ses heures, tel fut Jérôme Quinet, dont les aptitudes et les exploits passèrent inaperçus dans une époque tourmentée où sa maison était en partie réquisitionnée par l’armée. Ce scientifique hors pair qui calcula les tables d’inclinaison et de déclinaison pour toute la surface de la terre fut capable de transmettre les résultats époustouflants sur la théorie du magnétisme terrestre identifié avec le principe de l’électricité. On peut avoir ce talent-là sans être publiquement reconnu un jour. Cette injustice qui marqua profondément un épisode de la vie du jeune Edgar, le poussa-t-elle à s’immortaliser en devenant un homme public et en écrivant ?
Est-ce pour cette raison qu’Edgar débute sa vie en se persuadant qu’il est né sous une bonne étoile et que la chance le poursuit partout ? Plus tard, il s’intéressa aux sciences, mais l’imaginaire de l’enfant en lui, qui ne l’a jamais quitté, l’incite à écrire des poèmes. D’ailleurs il est contemplatif, méditatif et la félicité qui émane de ses écrits nous séduit. Il passe son temps entre le rêve et la réflexion. Petit, il a déjà une intelligence vive, grâce à sa mère qui lui donne la répartie. Son esprit critique, analytique, synthétique et ses qualités intellectuelles s’affirment.